Essai-fiction : EXIT, fictions réfléchies, d’Eric Rondepierre

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Au fil des œuvres, EXIT trace un chemin d’errance où fiction et autobiographie se mêlent.

19,00

Parution le 22 juin 2023

« C’est aussi sur un banc, près de la fontaine – un de ces bancs visibles en arrière-plan, lorsque Cary Grant s’avance dans le jardin, le dos vêtu de sa gabardine éclairée par le soleil –, que j’ai appris à multiplier. »

EXIT comprend quatre textes illustrés de l’écrivain et photographe Éric Rondepierre : Film, Jardin, Zone, Musée. Quatre méditations offertes au lecteur sur l’enfermement, la fiction, l’enfance et son berceau verdoyant, la mère et les images exhumées des salles obscures. On y croise Marnie et Belle de jour, Cary Grant et Audrey Hepburn, les musées Maillol ou Carnavalet, et les jardins des Champs-Élysées, hantés par des images fixes ou en mouvement, des mondes mobiles où les réminiscences affleurent.

On y franchit des seuils et des rideaux, des lieux hantés par des promeneurs anciens, des souvenirs, des images. Au fil des œuvres, EXIT trace un chemin d’errance où fiction et autobiographie se mêlent.


Écouter un extrait, lu par l’auteur


L’auteur

Eric Rondepierre, auteur de EXIT aux éditions Marest

Né en 1950, à Orléans, Éric Rondepierre est un artiste protéiforme.

Diplômé des Beaux-Arts de Paris, agrégé d’Arts Plastiques, docteur en Esthétique et professeur associé à La Sorbonne pendant vingt ans, il est tour à tour comédien, peintre, photographe, écrivain. Depuis les années 1990, il poursuit une réflexion sur l’image qui passe par l’archive. Ses photographies figurent dans les grandes collections européennes et américaines ; elles ont fait l’objet de plusieurs monographies, de nombreuses expositions et de nombreux commentaires (écrivains, philosophes, historiens, critiques).

Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont des textes fictionnels (La Nuit cinéma, Seuil, 2005, Laura est nue, Marest, 2020), autobiographiques (Placement, Seuil, 2008 ; Facéties, Tinbad, 2023), en relation directe avec ses photographies (Le Jour où Laura est morte, Actes Sud, 1995, Moires, Filigranes, 1998), des entretiens (Le Voyeur, de l’incidence, 2015) ou des essais critiques (Double feinte, Tinbad, 2019).


Entretien : sept questions à Eric Rondepierre

Entretien : sept questions à Eric Rondepierre (EXIT, éditions Marest, 2023).

1. Qui êtes-vous, Éric Rondepierre ?

Je suis un artiste qui essaie de joindre les deux bouts. Celui de l’image et celui de l’écrit – étant entendu qu’il n’y a entre ces deux bouts AUCUNE COMMUNE MESURE.

2. Diriez-vous que le cinéma est à l’origine de votre œuvre ?

Oui, à l’origine, il y a une image toute noire, dans Lady In the Lake, où les personnages ferment les yeux pour s’embrasser. Le sous-titre sur fond noir : « Vous fermez les yeux vous aussi. » Disons que j’ai pris au sérieux la phrase de Joyce dans Ulysse : fermer les yeux pour VOIR.

3. EXIT se divise en quatre espaces : Jardin, Musée, Zone, Films. Autant de voies pour pénétrer dans votre univers intime ?

J’ai tenté de décrire une sorte de parcours personnel à partir d’images de cinéma qui ont, pour moi, une charge émotionnelle. Je privilégie des zones intermédiaires, de glissement, de bascule entre deux espaces. Borges appelait cela des interstices de déraison.

4. C’est votre deuxième livre chez Marest, après un roman paru au tout début du premier confinement : Laura est nue. Existe-t-il un lien entre ces deux ouvrages ?

Je n’en vois pas, si ce n’est qu’il est abondamment question de cinéma dans les deux livres. L’un à la façon d’une théorie incluse dans un roman d’amour, l’autre dans une sorte de réflexion baroque et autobiographique.

5. Votre usage de la citation, est-ce un détour pour vous échapper ? Une manière de retrouver ce personnage presque effacé qui surgit dans vos photos ?

On n’échappe pas à l’effacement, la société est là pour vous retrancher de vous-même. Mais lorsque vous entendez quelqu’un qui vous murmure à l’oreille, dont vous reconnaissez la voix, il faudrait être fou pour ne pas l’entendre.

6. Si je prononce le mot « fantôme » ?

Je pense à La Redevance du fantôme de Henry James. Je n’ai pas encore payé.

7. Qu’est-ce que vous lisez, en ce moment ?

Les libérés (Mémoires d’un aliéniste, Histoire de fous), de Ricciotto Canudo – plutôt connu comme critique de cinéma (Naissance d’un 6e art, 1911).

Propos recueillis par Séverine Danflous le 13 mai 2023

Poids 200 g
Dimensions 210 × 137 × 52 mm
Auteur

Caractéristiques

13,7×21, Illustré quadrichromie, 118 pages, Couverture avec rabats, Quarante illustrations, dont 35 en couleur

Crédits photo

Éric Rondepierre

EAN

9791096535606

Date de publication

22/06/2023

Né en 1950, à Orléans, Éric Rondepierre est un artiste protéiforme. Diplômé des Beaux-Arts de Paris, agrégé d’Arts Plastiques, docteur en Esthétique et professeur associé à La Sorbonne pendant vingt ans, il est tour à tour comédien, peintre, photographe, écrivain. Depuis les années 1990, il poursuit une réflexion sur l’image qui passe par l’archive. Ses photographies figurent dans les grandes collections européennes et américaines ; elles ont fait l’objet de plusieurs monographies, de nombreuses expositions et de nombreux commentaires (écrivains, philosophes, historiens, critiques). Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont des textes fictionnels (La Nuit cinéma, Seuil, 2005, Laura est nue, Marest, 2020), autobiographiques (Placement, Seuil, 2008 ; Facéties, Tinbad, 2023), en relation directe avec ses photographies (Le Jour où Laura est morte, Actes Sud, 1995, Moires, Filigranes, 1998), des entretiens (Le Voyeur, de l’incidence, 2015) ou des essais critiques (Double feinte, Tinbad, 2019). Site personnel : www.ericrondepierre.com

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