En filmant la guérilla ratée de Che Guevara, Steven Soderbergh a fait sa propre révolution : il sera désormais un cinéaste du numérique. Pendant les seize années suivantes, avec une rapidité qui défie l’entendement, il enchaîne les films et les séries pour façonner une esthétique digitale susceptible de dresser la chronique d’un monde en mutation, en proie aux périls invisibles et aux faux-semblants permanents. Ces œuvres, souvent méconnues, parfois mal aimées, forment pourtant la quintessence de son art, mais aussi de sa méthode, où les expériences tiennent autant au mode de production qu’aux tournages, à la texture et au montage-maison des images.
Ce deuxième volume montre un cinéaste qui se glisse dans tous les espaces de créativité, des plateformes de streaming aux sites internet, de la télévision aux salles de cinéma, pour y diffuser une haute idée de son art, où esthétique et politique nouent un dialogue aussi complexe que fécond.